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Sarah_Avalonia

Il sera une fois... (Fr) - dans 10 ans

Dernière mise à jour : 17 juin 2024

Ça y est, le centre dispose de son dôme central bâti avec goût et créativité, entouré de quelques pièces supplémentaires représentant chacune des quatre dimensions pour les différentes activités proposées. On est dedans, et pourtant, le décor est si bien fait que l’on se croirait en pleine nature – des couleurs naturelles, des plantes partout, des murs peints par des artistes locaux, des matériaux vivants... Chaque partie de cette construction attire l’œil, agite l’esprit et apaise le cœur. On a ce sentiment d’être chez soi, comme si les choses avaient toujours été ainsi.


Le café du centre est chaleureux avec des mots de paix et de joie écris dans toutes les langues sur les murs par ses visiteurs. En effet, on y voit un mélange curieux de personnages, et on entend plusieurs langues parlées ici. Les produits des potagers en permaculture proposés dans ce café commencent à être de plus en plus nombreux et de qualité, on sent vraiment la différence avec les autres cafés de la région. Les employés habitent le lieu et sont clairement heureux de le partager et le faire découvrir avec ses visiteurs. Ils ne sont ni pressés ni stressés, et nous non plus d’ailleurs. Ici, le temps s’arrête, et on prend le temps de vivre. On sent que l’on peut parler à ces gens sans les importuner. On est ici pour la première fois, mais on fait déjà partie de la famille.


Le « serveur » (ou plutôt, un de nos nombreux hôtes) nous parle du marché qui aura lieu dimanche ici. Il s’agit d’un marché éthique qui regroupe tous les artisans et maraîchers du coin qui souhaitent faire commerce de leurs produits écolos, locaux, sans plastique etc. Il y aurait même des saltimbanques ! On sent un véritable esprit de collaboration avec les gens de la région, et on a enfin un endroit où acheter nos cadeaux de Noël sans se poser mille questions sur l’origine de nos achats !


On entend le mot « festival » au loin. Notre hôte nous sourit, et nous explique que chaque solstice et équinoxe est célébré ici par un petit festival local co-créé par tous les participants afin de marquer les transitions naturelles – bonne restauration bio, danse, concert, chants sacrés, déguisements, contes sur les sagesses ancestrales liées au solstice (« il existe encore des druides ? »), méditation de groupe… plein d’activités proposées en parallèle, chacun est libre d’aller vers ce qui lui parle ! Et possibilité de dormir sur place dans l’éco-camping, en tente, yourte, tiny house, maison en A ou autre type d’habitat écolo ou léger. Une belle nuit insolite s’annonce ! Il sera intéressant d’affronter le froid pour se rendre aux toilettes sèches… On en rit.


Et les autres salles ? Notre hôte nous fait visiter le reste du lieu. En plus de différentes salles sur le thème des quatre éléments qui représentent chacun un différent type d’intelligence (« tant d’intelligences que ça ?! »), il y a une bibliothèque (dimension intellectuelle), une boutique ésotérique spirituelle (dimension intuitive – « ah, de l’encens et des bols tibétains !), une galerie d’art (dimension sensorielle) et des salles de soins (dimension émotionnelle). Chacune est décorée avec goût et dans son thème. Il y a du monde dans ce lieu, et pourtant il est si calme et spacieux que l’on ne se sent pas envahit. On entend au loin les « Om » chantés en cœur – il y a un cours de méditation en ce moment. Un groupe de danseurs arrive, prêt pour la séance de danse-thérapie à suivre. Et ce soir, un cercle de femmes pour la nouvelle lune se déroulera dans la salle de l’élément Eau. On arrive vers l’entrée, le programme y est affiché. Il y a des dizaines d’activités proposées chaque jour, c’est fantastique d’avoir tant de choix ! Un scientifique célèbre est annoncé pour donner une conférence sur les champs morphiques et la communication dans les réseaux des champignons – fascinant. On voit les annonces des autres centres de la région – décidément, nous sommes tous amis ici !


L’hôte nous amène vers l’extérieur. Des chats, chiens et poules s’y promènent librement et sans conflits. On voit au loin les tiny houses des habitants du lieu qui se tiennent un peu à l’écart pour préserver leur vie communautaire. Ils ont également un bâtiment principal dans lequel ils se regroupent pour cuisiner, débattre et s’amuser ensemble, mais aussi pour rassembler tous les appareils électroménagers communs – enfin un mode de vie qui fait du sens pour la planète ! L’éco-camping est lui aussi spectaculaire. Il n’y a pas deux habitats qui se ressemblent – chacun est unique à l’image de celui qui l’a créé, et cependant on y dénote une certaine harmonie. On a tout de suite envie d’essayer l’option roulotte, ou encore tipi.


Au loin, on aperçoit également des structures en place, encore en construction. On interroge notre hôte qui nous explique qu’il y a un projet long-terme de fonctionner de façon autonome pour la consommation d’eau et d’électricité et que l’on construit gentiment des structures pour une petite centrale photovoltaïque. Peut-être une éolienne, et de la géothermie. « Ce n’est pas très beau ni naturel - s’excuse l’hôte - mais en période de transition, il faut fonctionner avec ce qu’on a de mieux possible. Nous essayons avant tout de réduire notre consommation à la source le plus possible. » En passant à travers les magnifiques jardins en permaculture où travaillent dur (mais en sifflant !) les maraîchers et woofers, notre hôte nous parle de séjours possibles sur une durée de quelques semaines ou idéalement quelques mois au sein de l’écovillage afin de comprendre comment on peut s’attaquer à ces problématiques avec des solutions sociales, économiques, écologiques et même culturelles. Nous voilà intrigués.


Nous passons devant une hutte de sudation (utilisée dans certains rituels ancestraux dans des fins thérapeutiques), une piscine naturelle, un espace pour danser ou faire du yoga en extérieur, un cercle autour d’un feu où l’on raconte des contes, mythes et histoires de tout peuple, et encore un lieu en construction. Ici, on espère y créer un paddock avec des chevaux pour faire de l’équithérapie. La visionnaire initiale du projet est passionnée d’équitation mais en a perdu le goût après des années à monter dans des centres équestres où l’humain tente encore une fois de dominer la nature ; elle souhaite nous aider à redéfinir notre relation avec l’animal et nous faire comprendre que les chevaux – entre autres - peuvent nous éclaircir grandement sur nos états intérieurs grâce à leur sensibilité et l’effet miroir qu’ils nous offrent. Une fois de plus, il est temps de reconcevoir notre façon de traiter et respecter la nature.


Un groupe de personnes passe devant nous en direction de la forêt. Ils partent prendre un bain de forêt, une pratique appelée Shinrin Yoku au Japon qui aurait de nombreux bénéfices sur notre santé physique autant que mentale. Décidément, il s’en passe des choses ici ! Nous passons devant un écriteau: « Cemetree ». Notre hôte nous explique qu’il s’agit d’une contraction anglophone de « cimetière » et « arbre ». Plutôt que d’ériger des pierres, ils font pousser des forêts avec les cendres de leurs bien-aimés. « Non seulement c’est bien plus écologique, mais cela nous permet de prendre conscience que la mort n’est que la suite du chemin, et que l’on continue de grandir dans l’au-delà… et puis, c’est bien plus sympa de parler à un arbre qu’à une pierre tombale ! » nous dit-il en faisant un clin d’œil.


Un peu plus loin, des enfants sont assis en cercle avec leurs cahiers prenant des notes sur les types de feuilles collectées en forêt. Notre hôte nous explique que les enfants possèdent naturellement une intelligence émotive, sensorielle et intuitive plus développée que l’adulte, et donc qu’il leur faut développer les connaissances par la pensée. Malheureusement, au fil du temps, les adultes poussent les enfants à se concentrer uniquement sur la pensée qui oublient ces autres formes d’intelligence. Et quand ces enfants deviennent adultes, c’est souvent par des épreuves de vie difficiles qu’ils sont amenés à se repencher sur leur enfant intérieur et ses besoins. Décidément, nous avons beaucoup de choses à apprendre les uns des autres ! « En effet, les enfants sont nos plus grands enseignants » reprend très sérieusement notre hôte. Il nous explique que différents types d’éducation sont explorés ici, en comprenant que l’enseignement se fait dans les deux sens.


Inspirés et pensifs, nous retournons au centre pour boire une dernière tisane préparée avec les herbes aromatiques du jardin sensoriel. Nous visitons au passage la cuisine qui est utilisée en ce moment pour un stage sur la lacto-fermentation – demain, pain au levain !


On se rapproche du solstice, la nuit tombe rapidement. Il est temps de rentrer. « Une dernière surprise ! » nous dit notre hôte. Avant de repartir, il nous guide vers la forêt dans un coin que nous n’avions pas vu auparavant. « Nous n’en sommes qu’au début de la construction, mais ça va être magnifique… » nous dit-il mystérieusement. Nous avançons dans un coin un peu retranché de la forêt, et nous arrivons devant une bâtisse magnifique, bien plus humble et cependant encore plus spectaculaire que le dôme central. Nous entrons solennellement, ressentant le sacré que ce lieu a à nous offrir. Nous découvrons un espace intérieur décoré avec mille et une choses – peintures, offrandes, décorations, statues, poteries… de l’art recouvre chaque recoin de cette pièce. Cet art représente plein de figures connues, d’autres plus mystérieuses… « Ceci est un temple de recueillement dédié à toutes les spiritualités du monde. Chacun est libre d’y apporter sa touche personnelle. C’est l’ultime coexistence de notre diversité, la vraie richesse. ». Il nous apprend que ce soir, une vieille femme des terres sacrées du Devonshire d’Angleterre dotée d’une sagesse ancestrale impressionnante – une Cunning Woman comme on les appelle là-bas - viendra faire part de ses histoires autour du feu et apportera certainement sa touche au temple. « C’est encore modeste, mais on s’y sent bien » nous dit-il humblement.


Touchés aux larmes, inspirés profondément, plein d’espoirs et impatients de revenir en découvrir plus, nous remercions chaleureusement notre hôte qui, humblement et le sourire aux lèvres, disparait vers l’écovillage pour se retrouver avec sa famille de cœur et préparer ensemble le repas du soir…



Ambitieux ? Certes. De la folie ? Probablement. Mais il faut être bien plus fou de ne jamais tenter d’atteindre son rêve.



La vision du projet dans 10 ans -

écrite par Sarah pour la candidature à l'incubation

du projet avec InnoVales qui, inspiré par cette histoire,

a soutenu le projet l'année 2022.

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